Comment connaître l’âge d’un arbre ?

Il est très fréquent que, lors de nos expertises et diagnostics en lieux publics, un ou plusieurs passants désirent connaître l’âge de l’arbre que nous inspectons. Sans abattre l’arbre, il sera difficile d’être précis. Tentons d’apporter des éléments de réponse. 

En comparaison avec la vie des hommes, les arbres vivent beaucoup plus longtemps. Il est certain que les arbres les plus vieux sont plusieurs fois millénaires! En Europe, c’est un if écossait qui détient le record, son âge est estimé à 2’000 à 5’000 ans. 

Tout le monde ou presque connaît la façon la plus simple de calculer l’âge d’un arbre: en comptant les cernes du bois à la base, après son abattage. En schématisant, on peut dire que le cercle clair est la période de croissance et donc printemps/été et que l’anneau foncé représente la période automnale. A vos marques, prêt, comptez! Mais quelles solutions s’offrent à nous si l’arbre est maintenu en vie? 

Une autre manière précise de connaître l’âge d’un arbre est de déterminer la date de plantation de ce dernier. Il faudra cependant ajouter une petite dizaine d’années à ce chiffre si l’arbre provient d’une pépinière. Demander aux anciens du quartier, retrouver de vieilles photographies, des plans ou connaître l’âge du bâtiment, sont des solutions qui s’offrent au détective chercheur d’âge. 

L’estimation: 

L’arbre le plus gros est le plus vieux ; même si cela semble logique, ce n’est pas toujours le cas. En effet, nombreux sont les paramètres qui viendront, tout
au long de la vie de l’arbre, infuencer voire perturber sa croissance. Son essence, le climat, les conditions du sol, la façon dont il a été planté, les quantités d’eau et de lumière et les différentes tailles sont autant d’éléments qui peuvent interférer avec le développement de l’arbre. Il est possible d’estimer l’âge d’un arbre en multipliant le diamètre de l’arbre par un nombre facteur, obtenu selon l’essence du sujet. Mais cette estimation est risquée car, selon les stress encourus, l’arbre peut s’abstenir de grandir pendant un ou deux ans, le temps de reprendre des forces ou de se remettre d’une taille sévère par exemple. 

Stade de développement d’un tilleul

Stade de développement d’un érable

Déterminer le stade de développement: 

Chez l’Homme, aucun problème: à 5 ans vous êtes un enfant, à 16 ans, adolescent et à 60 ans vous entrez dans le troisième âge, l’âge est directement lié au stade de développement. Pour l’arbre, ce sera son architecture et plus particulièrement la quantité d’insertions entre les branches charpentières qui détermineront son stade de développement. La plupart des essences de feuillus et quelques résineux construisent leurs couronnes par réitération de l’unité architecturale. Une bonne façon de connaître le stade de développement est donc de compter les différentes fourches maîtresses successives. S’il n’y a pas de réitération, le houppier n’est pas encore constitué: l’arbre est jeune. De 1 à 4 séries de réitérations, l’arbre est en pleine exploration de l’espace et se développe, on dit qu’il est adulte. De 5 à 10, l’arbre atteint sa taille de houppier maximal, on dit alors qu’il est mature. Au-delà de 10, l’arbre entre dans le stade dit sénescent. Malheureusement, pour des questions de gestion des risques, rares sont les arbres à franchir le stade mature dans nos parcs et nos jardins.
Avec un peu de curiosité, vous pourrez tout de même aller à la rencontre de certains vieux spécimens dans nos régions en voici une sélection: 

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