L’attention portée aux arbres d’ornement

Bien que l’arbre soit l’élément le plus imposant, le plus lent à se développer et le plus onéreux pour son propriétaire, il est souvent l’individu à qui on accorde le moins d’attention. Pourquoi cette tendance et comment changer les mœurs? 

Occupant le plus souvent le rôle principal des scènes que nous jouent nos coins de verdure urbains, ceux que l’on prend souvent pour du mobilier urbain plutôt que pour des êtres vivants à part entière, pourraient tout à fait se vexer du peu de considération accordée à leur égard. 

 Attentifs depuis toujours au bien-être des arbres, et oui cela semble être dans nos gènes, nous observons couramment, en début de chaudes matinées de juillet- août, des employés aux services des villes ou des privés passionnés, arroser leurs végétaux. Alors quoi, nous direz-vous ? Excellent réflexe que d’arroser lors de période de sécheresse. Soit. Mais qu’arrosent- ils? Rares sont les fois où le jet d’eau salvateur est dirigé vers une plante ligneuse. L’arbre est-il moins dommage? Sûrement pas. Est-il apte à se débrouiller seul ? Non. Si vos arrangements extérieurs ont soif, il en va variablement de même pour toute la flore de la plus petite plantule au plus grand chêne. 

 Au fil des années, nous avons cherché à maintenir ce regard critique envers l’Homme et son manque de connaissances souvent mal avoué. Force est de constater avec désarroi que d’autres exemples du même type sautent aux yeux : 

 Lors de chantier de construction : d’une part, le manque de ré exion lors de nouveau projet avec une place très souvent bien trop restreinte pour l’arbre (pour sa couronne, encore pire, pour ses racines). Ou d’autre part, lors de transformation, et là, c’est le manque de volonté d’intégrer la future construction aux grands végétaux déjà présents. 

 Les différents articles dans les journaux : ils crient au danger, aux débats ou à la casse, quand par malheur, un arbre tombe écrasant tout sur son passage. Souvent victime d’un doux mélange entre bêtise humaine, maladie ou ravageur et conditions météorologiques particulières, l’arbre succombe et la presse à scandale s’excite à relater les différentes maladies qu’avait l’arbre. Bien que très approximative, nous ne parlerons pas de justesse des lignes rédigées mais plutôt de notre envie de changer le regard des hommes. 

 Les articles sur la beauté ou la sauvegarde de tel ou tel arbre sont encore bien trop peu nombreux ! L’arbre devrait être médiatisé de son vivant pour ses valeurs. Très pragmatiquement : ornementales, esthétiques, éco- logiques, ou alors de façon plus chimérique, pro ter de l’ombre, du calme, des animaux qui y vivent, de l’apaisement, de l’émerveillement, des rappels à l’enfance… un arbre devient une assise émotionnelle, un endroit de refuge, est-ce que cela mérite notre attention?  

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