Le gui, ce parasite incompris

Viscum album : symbolique, sacré, mystique, porte-bonheur d’une nouvelle année, mais une plante parasite pour son hôte. 


A une certaine époque, les druides en étaient friands, et surtout lorsqu’il se développait sur les chênes. Le gui, symbole de féminité et de prospérité, est un arbuste persistant qui symbolise également l’immortalité. Suite à la cueillette lors d’évènement religieux mené par les druides, le gui était accroché dans les maisons afin de porter bonheur. Encore aujourd’hui, s’embrasser sous un bouquet de gui porte non seulement bonheur mais à un rôle de prospérité et de fertilité. 


Le gui a été et est encore utilisé comme plante médicinale. Notamment contre les épilepsies ou les tumeurs. Aujourd’hui encore des traitements thérapeutiques à base de gui sont administrés aux patients. 


Avec un développement très lent et capable de vivre une trentaine d’années, le gui se développe sur de nombreux hôtes tels que les fruitiers, peupliers, saules, tilleuls, érables et bien d’autres feuillus, ainsi que certains conifères comme le pin sylvestre ou le sapin. 


Les jeunes racines du gui vont former, au contact du rameau, un suçoir qui absorbera la sève brute de l’arbre. Puis il sera capable de former sa propre sève élaborée par la photosynthèse de ses feuilles et ramifications. 


De novembre à décembre, le gui formera ses fruits, toxiques pour l’être humain mais très appréciés par les oiseaux comme la grive draine, la fauvette et la sitelle. La peau du fruit renferme les graines dans une substance gluante et très collante. Ces oiseaux sont les principaux responsables de la prolifération du gui. La matière visqueuse, donnant son nom scientifique Viscum, oblige les oiseaux à se frotter le bec contre la branche voisine. Mais aussi, et principalement par la grive, les graines sont rapidement déjectées sur les arbres voisins grâce à la forte propriété laxative des fruits. La mésange quant à elle est capable de freiner la propagation naturelle du gui, car elle mange la graine et picore les jeunes plantules. 


Lorsqu’un arbre ou un arbuste est parasité par de multiples boules de guis, il subit un stress qui peut le conduire à son dépérissement. Alors, l’hôte parasité, affaibli, s’exposera à de multiples risques pour son développement. La sècheresse, les maladies, les insectes xylophages, les champignons, ou autres pathogènes profiteront de cette faiblesse pour coloniser l’arbre à leur tour. 


Les anciennes touffes de gui et leurs nombreux suçoirs fragilisent mécaniquement les branches, augmentant le risque de rupture lors de surcharge (neige, pluie ou vent). 

Alors comment réagir lorsque son arbre d’ornement est parasité par du gui ? 

Nous conseillons de lutter contre le gui sur les arbres d’ornements, dans les parcs et jardins. Les branches parasitées de petits diamètres peuvent être supprimées. Quant aux branches de diamètres supérieur à 8-10 cm, nous conseillons l’arrachage du gui. Malheureusement les racines seront toujours présentes dans le cambium de la branche, c’est pourquoi cette intervention est à répéter plusieurs années de suite. A force, le gui s’épuisera et finira par abandonner cette lutte.

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